Pourquoi un baromètre sur le mécénat des entrepreneur.e.s ?
Le mécénat des entrepreneur.e.s est un phénomène majeur : la philanthropie privée – dont les chef.fe.s d’entreprises et cadres dirigeants sont les principaux protagonistes – connaît un essor sans pareil dans le monde ; elle représentait en 2011 un flux de 500 milliards de dollars.
Encore largement inexploré en France : peu d’acteurs ou actrices sont positionné.e.s sur le sujet et aucune étude quantitative n’a mesuré ce phénomène en France.
Objectifs du projet
Réalisé par Admical et TNS Sofres, en partenariat avec Entreprendre&+, le Crédit Coopératif et les Echos, ce premier baromètre du mécénat des entrepreneur.e.s vise à obtenir des données chiffrées sur le mécénat des chef.fe.s d’entreprises. Qui sont les entrepreneur.e.s mécènes à titre personnel ? Combien sont-ils/elles ? A qui donnent-ils/elles ? Mécénat, bénévolat, investissement solidaire… comment s’engagent-ils/elles ? En quoi les chef.fe.s d’entreprises sont-ils/elles des mécènes « différent.e.s » ?
Pour Entreprendre&+, il s’agit également, en comprenant mieux les attentes et pratiques de mécénat des entrepreneur.e.s, de les impliquer de façon plus pertinente dans des projets d’entrepreneuriat social.
Principaux enseignements du Baromètre
Voici les principaux résultats de l’étude dévoilés par Admical le 9 décembre 2014.
Un taux de mécénat exceptionnel et durable chez les entrepreneur.e.s
73 % des chef.fe.s d’entreprises et cadres dirigeants sont mécènes à titre personnel. Dans le détail : 56 % des entrepreneur.e.s s’engagent par des dons d’argent, avec un don moyen situé autour de 900 euros, et 54 % mènent des actions de soutien à des projets d’intérêt général (conseil, levée de fonds, lobbying…). A noter : ils et elles sont 37 % à faire les deux. Certain.e.s vont jusqu’à créer ou participer à la création de structures d’intérêt général, associations ou fondations (17 %). Ces engagements, qui augmentent en fonction de l’âge et des revenus, concernent environ 300 000 entrepreneur.e.s en France, pour un budget global de 200 millions d’euros annuels. Cette forte implication dans l’intérêt général est stable dans la durée : 86 % des mécènes par le don, et 79 % des mécènes par l’action ont l’intention de continuer.
Des mécènes « professionnel.le.s »
Les entrepreneur.e.s activent réflexes entrepreneuriaux et acquis professionnels dans leur mécénat, aussi bien dans les types d’aide apportés (notamment : activation du réseau, conseils, travail d’influence, participation à des instances de direction) que dans les exigences à l’égard des porteurs et porteuses de projets (fixation d’objectifs, mesures de suivi et d’évaluation à 53 % chez les plus impliqués). Le dispositif fiscal qui permet aux particuliers de déduire une partie de leurs dons de leur impôt sur le revenu ou de leur ISF est connu par presque tou.te.s les entrepreneur.e.s donateurs, et utilisé par 78 % d’entre elles/eux.
Le mécénat peut aussi imprégner leurs pratiques professionnelles et leurs investissements : plus de la moitié des mécènes à titre personnel font état de politiques de mécénat dans leur entreprise dans les deux dernières années, 12 % des entrepreneur.e.s intègrent des critères extra-financiers dans leurs investissements et 6 % investissent dans des entreprises solidaires.
Ce qui les attire : du local, du solidaire, faire bouger les choses
Les domaines soutenus en priorité par les entrepreneur.e.s mécènes sont la santé (citée par 44 % des mécènes), le social (42 %) et la solidarité internationale (38 %). Ensuite, la culture (24 %), le sport (21 %) et l’éducation (20 %). Enfin, l’environnement (12 %), la recherche scientifique et l’enseignement supérieur (12 %). Leurs motivations sont notamment l’envie d’être utiles, de transmettre des valeurs, et de rendre à la société ce qu’elle leur a donné. Ils et elles aiment à sentir qu’ils et elles font « bouger des choses » du fait de leur contribution personnelle, c’est pourquoi ils et elles sont davantage attiré.e.s par des opérations dans lesquelles leur contribution participe dans une proportion non négligeable au projet, et par les initiatives locales. Enfin, les plus impliqué.e.s d’entre elles/eux engagent dans leur démarche de mécénat leur cercle familial, amical et professionnel.
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Publié le 20 décembre 2014.
