Interview de philanthrope : Félicité Hoppenot-Boivent
Félicité, tu as rejoint Entreprendre&+ il y a maintenant près de 2 ans, peux-tu te présenter ?
Félicité Hoppenot-Boivent ;
J’ai 40 ans et 4 enfants. Après mon école de commerce, je suis partie 10 ans dans des grands groupes (Deloitte, Bouygues Télécom, Pixmania).
A la naissance de mon 3ème enfant, j’ai décidé de quitter le monde de l’entreprise pour me tourner vers l’humain.
C’est à ce moment là, il y a 4 ans exactement, qu’avec mes frères et sœurs, nous avons créé une fondation familiale, pour soutenir des projets associatifs dans le domaine de l’éducation, du lien social et de l’environnement.
Ce fonds de dotation a été imaginé dans une logique de transmission. Il est donc réservé aux membres de nos familles. Tous les jeunes y participent dès l’âge de 18 ans et aujourd’hui nous sommes 5 adultes et 6 jeunes de 18 à 25 ans.
Les jeunes et notamment ceux de notre famille ont aujourd’hui la volonté de s’engager auprès de causes, d’associations, d’être hyper créatifs d’autant plus qu’ils ne contribuent pas encore financièrement, d’agir via une autre dynamique. On leur donne plus la parole. C’est ce qui est vraiment enthousiasmant.
En parallèle et pour mieux connaître leur fonctionnement, j’ai toujours voulu garder un pied dans l’associatif. Cela fait ainsi 3 ans que j’ai rejoint Led By Her, qui aide des femmes à se reconstruire par l’entrepreneuriat.
Depuis un an, je suis également investie chez CeQueJeVeuxFairePlusTard en tant qu’animatrice pour des ateliers autour de la connaissance de soi auprès de collégiens.
Pourquoi as-tu souhaité que ta fondation familiale rejoigne E&+ ?
Entreprendre&+ est très complémentaire par rapport à ce que l’on fait. Avec ma fondation familiale, nous accompagnons plutôt une multitude de petits projets, en général sur un an, via des aides ponctuelles, beaucoup de mises en relation. On est là pour donner un coup de pouce, un élan à des projets naissants.
En rejoignant E&+, cela a été une opportunité pour nous de pouvoir aider des associations qui sont dans une logique de développement. C’est une approche du projet associatif réellement différente.
Être membre de l’alliance E&+ c’est faire partie de cet élan, de cette dynamique philanthropique qui prend de plus en plus forme en France. Cela nous permet aussi d’ouvrir le fonds familial à d’autres énergies, de gagner en professionnalisation…
Il y a une forte complémentarité à ces deux activités.
Nous avons sélectionné Ce Que Je Veux Faire Plus Tard, projet dans lequel tu es très impliquée et que tu soutiens également via ta fondation. Comment vois-tu l’articulation entre E&+ et ta fondation ?
Pour moi, l’articulation va au-delà de la mise en relation. Avec ma fondation familiale, nous avons soutenu l’association financièrement il y a 2 ans. Elle n’était pas très structurée, mais désirait se développer en France. Quand j’ai senti qu’ils étaient prêts, je les ai mis en lien avec E&+, pour qu’ils puissent aller plus loin, avec un mentorat très fort.
Qu’est-ce que t’apporte ton implication au sein d’E&+ ? Félicité n’est pas mentor sur un projet spécifique, mais engagée différemment.
Être philanthrope chez E&+ m’apporte un regard différent, beaucoup plus professionnel. Au sein de notre fondation, nous fonctionnons plus au coup de cœur, en fonction de l’activité des porteurs de projet, de leur dynamisme et de leur engagement (militant). Nous avons une approche moins financière. Au sein d’E&+, la dynamique est plus structurée, plus professionnelle donc c’est très intéressant.
Cela me permet de voir pourquoi parfois notre investissement financier et humain n’a pas eu le même impact que celui que l’on a avec E&+.
Toutes ces rencontres avec les philanthropes, les porteurs de projets, l’équipe : c’est une vraie bouffée d’air pour moi et une réelle source d’inspiration pour le choix de nos projets, pour notre fonds familial dont je suis la seule salariée.
Tu es membre de notre Conseil d’administration depuis cette année, quelle est ta vision d’E&+ pour les années à venir ?
E&+ s’est énormément professionnalisé depuis 1 à 2 ans. Cela peut encore évoluer. La création de ce modèle hybride doit aller encore plus loin dans leur financement.
Jeune maman, très investie (association, philanthropie…), que retires-tu de ces engagements ?
Alignée avec qui je suis depuis que je suis engagée au sein de mon fonds de dotation, d’E&+, de ces associations, cela correspond bien plus à ce que je veux être et à ce que je veux transmettre à mes enfants. En défendant ce en quoi je crois, je me sens en union avec mes valeurs et encore plus depuis que je suis mère de famille. C’est par l’action que j’ai envie de transmettre mes valeurs à mes enfants.
Publié le 15 octobre 2020.